Tortues d’Hermann

Le village des tortues

Gonfaron, var

En avril, j’ai fait 3 semaines d’écovolontariat au Village des tortues qui regroupe de nombreuses espèces de tortues terrestres et aquatiques mais dont la principale mission est la conservation des tortues d’Hermann en danger dans le var.


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La structure

IMG_5680Le Village des Tortues est une structure ouverte au public mise en place par la SOPTOM (Station d’Observation et de Protection des TOrtues et de leurs Milieux), association de protection des tortues d’Hermann, créée en 1986 par trois naturalistes. Il recueille des tortues issues de saisies de douanes ou cédées par des particuliers.

La SOPTOM est un association loi de 1901 qui a pour but l’étude et la protection des tortues et de leurs milieux. Une section spécialisée dans l’étude et la protection des tortues d’Hermann, le CRCC (Centre de Recherches et de Conservation des Chéloniens), a été créé en 1998. Elle a pour objectif l’amélioration des connaissances sur la Tortue d’Hermann dans le but de faciliter sa conservation. Elle mène de nombreuses études et réalise un élevage conservatoire, hors public.

La SOPTOM a également créé la CLINIQUE des TORTUES au sein du Village des Tortues qui soigne 300 tortues par an. C’est le seul centre spécialisé existant en Europe.

La SOPTOM est totalement indépendante. Elle ne reçoit aucune subvention ou financement. Elle ne peut fonctionner et mener ses actions que grâce aux entrées du Village des Tortues.

Sa mission

A sa fondation, l’association avait pour but l’étude et la conservation  de  la  Tortue  d’Hermann. Voici les principaux objectifs du Plan National d’Actions :

  1. Améliorer la prise en compte des besoins de l’espèce.
  2. Conserver un réseau cohérent de sites favorables et de populations.
  3. Maintenir et développer les habitats favorables.
  4. Réduire les menaces liées aux incendies.
  5. Limiter les pertes de spécimens.
  6. Éviter l’affaiblissement génétique ou sanitaire des populations.
  7. Approfondir les connaissances et évaluations scientifiques.
  8. Impliquer le public dans la conservation de l’espèce.

Le principe essentiel est que les tortues sont des animaux sauvages, qu’il faut protéger dans leur milieu naturel, et qu’elles ne sont pas des animaux domestiques,  susceptibles d’être commercialisées et détenues dans des terrariums ou des bassins chez des particuliers. Ce concept implique qu’un centre pour tortues soit géré par une association (et non une entreprise), et que toutes les tortues soient redonnées par les particuliers (aucune n’est achetée ou prélevée dans la nature).

La SOPTOM mène de longs et difficiles combats pour une meilleure sauvegarde des tortues, comme la préservation de la Plaine des Maures, l’arrêt des ventes des tortues américaines envahisseuses ou encore l’arrêt d’un établissement d’exploitation des tortues de mer à La Réunion.

La SOPTOM soigne les animaux blessés. Le Village des tortues dispose de l’unique centre de soins spécialisé dans les chéloniens sauvages (Tortue d’Hermann et Cistude d’Europe) en France. Il a pour but  de soigner et relâcher les trop nombreuses tortues victimes des débroussailleuses, des voitures ou autres morsures de chien.

La SOPTOM a également un centre de conservation, le seul habilité par l’état, qui voit naître plusieurs dizaines de bébés de tortues d’Hermann par an qui pourront peut être servir à la sauvegarde de l’espèce.

Le Village des tortues est le principal portail d’information et de sensibilisation pour le scolaire et le public. La SOPTOM s’ouvre à l’extérieure à travers des animations dans les écoles, des manifestations, sorties, conférences ou à travers  des publications, les médias, et l’organisation et la participation aux colloques.

La tortue d’Hermann dans le var

IMG_5816La Tortue d’Hermann était déjà présente dans le Var bien avant l’arrivée de l’Homme, les plus anciens fossiles découverts ayant été estimés âgés de plus de 1.8 millions d’années. Elle occupait, il y a 1 million d’années, tout le tiers Sud de la France. Il y a deux siècles, elle se trouvait encore sur une bande côtière méditerranéenne, de  la  frontière  espagnole à la frontière italienne. Il y a soixante ans, on observait encore des tortues d’Hermann dans les Alpes Maritimes, les Bouches du Rhône, le Var et la Corse. La population des Albères françaises, résiduelle, a été exterminée en 1986 par un grand incendie. L’urbanisation de la région PACA a lentement réduit les habitats de l’espèce. La tortue d’Hermann ne survit plus aujourd’hui que dans le centre Var et en Corse. Son territoire des années 1990 s’est encore réduit en 2005.

Le recensement mené par la SOPTOM de 2000 à 2008, permet de mieux connaître la répartition actuelle de l’espèce, un triangle entre Hyères, Fréjus et Draguignan. Son territoire, on le voit, se réduit rapidement et mène à sa disparition de son aire française continentale, d’où l’urgence des programmes de conservation.

La Tortue d’Hermann est la dernière tortue terrestre de France. Depuis 1976, elle est intégralement protégée. On ne peut ramasser ou déplacer les tortues sauvages qui vivent dans le Var et en Corse, sous peine d’amende. Des parcs et réserves existent pour sauvegarder ses milieux.  Les tortues occupent le tiers du département varois.

Les menaces concernent le prélèvement des tortues sauvages dans la nature, la modification et la destruction de son habitat, les risques d’hybridation et d’atteinte sanitaire par les tortues de captivité, les grands incendies etc…

La Tortue d’Hermann est classée en tant que « quasi-menacé » sur la Liste Rouge mondiale de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN). Elle est « vulnérable » sur la Liste Rouge de France. Les populations varoises entrent dans la catégorie « en danger ».

Mon expérience d’écovolontaire

IMG_5654Le rôle des bénévoles est de participer activement au fonctionnement du village. Une journée de bénévole au Village des Tortues est bien remplie. On peut être amené à faire beaucoup de choses différentes. Alors voici comment cela se déroule. Tous les 2 jours, un producteur nous livre 6 caisses de salades. En plus de cela, 2 fois par semaine, nous recevons de grosses quantités de fruits et légumes qui proviennent des invendus de 2 supermarchés du coin. Le matin, pendant que certains vont cueillir des herbes sauvages pour ajouter à la salade, d’autres commencent par préparer la nourriture des tortues. Nous coupons les salades, les rinçons et les saupoudrons de calcium. D’un autre côté, nous découpons un mélange varié de fruits et légumes. Au total, 4 caisses de salade et 3 barquettes de fruits/légumes pour tout le village. Le village est divisé en 3 parcours de nourrissages : les bébés, les exotiques, et tout le reste. Chaque bénévole s’occupe d’aller nourrir un parcours pendant qu’un autre se charge de la caisse et de l’accueil du public.

IMG_5619A midi, nous mangeons tous ensembles avec l’équipe du village un bon repas cuisiné par Bernard, le directeur. Nous nous relayons chaque jour pour faire la vaisselle avant de retourner chacun à nos tâches. En début de semaine, un responsable attribue des tâches spécifiques à chaque bénévole pour la semaine. On peut être chargé de s’occuper d’une serre, de la clinique, de la quarantaine, des tortues exotiques ou bien du nourrissage des tortues carnivores. Pour ma part, durant ma mission j’ai été chargée de m’occuper d’une serre et de la clinique. Cela ne m’a pas empêcher d’aller aider les autres bénévoles sur leur tâche pour en avoir un aperçu.

S’occuper d’une serre consiste surtout à contrôler la température intérieure. Ouvrir s’il fait trop chaud. Je devais également remplir les bassins et nettoyer les enclos. A la clinique, je m’occupais du nourrissage des pensionnaires et du nettoyage de leur box. Je leur faisais prendre un bain tous les jours pour les réhydrater et je pouvais même être amener à assister et aider pendant les soins. J’ai pu assister à une réparation de carapace, ce fut très instructif!

En dehors des tâches attribuées, on peut être amener à faire d’autres activités comme mener une visite guidée, gérer la caisse (entrées et boutique) repeindre les barrières, clouer des planches, ranger et trier les fruits/légumes, aider au recensement des tortues (les compter, les mesurer, les peser), …

recensementEn fin de journée, on ramasse les restes de nourriture sur chaque parcours.

Le jour de congé de chacun est attribué en début de semaine. On peut choisir son jour mais généralement pas tous en même temps. Tout dépend du nombre de bénévoles. Quoi qu’il en soit, pendant notre jour de congé, on a la possibilité, si on le souhaite, d’accompagner les membres de l’équipe scientifique sur le terrain. C’est à dire de participer au suivi télémétrique des tortues d’Hermann dans la pleine des Maures. Un certain nombre de tortues sont équipées d’un émetteur. Chaque jour, les scientifiques doivent les retrouver une à une à l’aide d’une antenne et d’un récepteur afin d’étudier leurs déplacements et leurs milieux favoris.

IMG_5819Lors de mon dernier jour, j’ai suivi Marie, stagiaire au pôle scientifique, sur le terrain. Nous avons traqué une 10aine de tortues. Je me suis essayée à l’antenne mais ce n’est pas si simple. On doit orienter l’antenne dans toutes les directions pour entendre où le signal est le plus fort. Il me semblait avoir la même intensité dans tous les sens ! Parfois, on se trouve tout près d’une tortue mais impossible de la trouver. Elles se camouflent si bien. Il arrive souvent qu’elles soient sous un épais tapis de ronces ou alors cachées sous des feuilles. Une fois la tortue trouvée, nous récoltons de nombreuses données telles que la température du sol, le type de terrain, l’activité de la tortue, etc… Ce fut très instructif.

Une fois ma mission au Village des Tortues terminée, j’ai voulu approfondir mon tour d’horizon des actions menées pour la sauvegarde de la Tortue d’Hermann. Pour cela, j’ai suivi une autre association, le CEN PACA, lors d’un recensement des tortues d’Hermann sur des parcelles du Var. Sur les 3 zones explorées de fond en comble ce jour là, nous n’avons trouvé qu’une seule tortue, et c’est moi qui l’ai repérée ! Un beau mâle au milieu des fleurs. Nous l’avons pesé et mesuré avant de le reposer dans le maquis. Quel bonheur et quelle chance de pouvoir observer cet animal si rare aujourd’hui dans son milieu naturel ! Surtout après les avoir vu dans des enclos, puis avec des émetteurs. Je me suis alors dis que tout cela vaut vraiment la peine pour sauver cette magnifique espèce de l’extinction.

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Devenir écovolontaire

Le Village des Tortues accueille des bénévoles toute l’année. Ils sont logés soit dans des cabanons en bois au village, soit dans un appartement à Gonfaron. Les repas sont pris en charge. Les horaires de « travail » vont de 9h à 19h 6j/7. Aucun frais n’est à prévoir en dehors de l’adhésion à l’association de 35€. Pour postuler, envoyez par email votre CV et une lettre de motivation ainsi que vos disponibilités.

Les aider

Vous souhaitez aider la SOPTOM et le Village des Tortues à sauver les tortues d’Hermann du var ? Vous pouvez :

  • Parrainer une tortue
  • Devenir Ecovolontaire au village

Vous trouverez tous les détails et leurs contacts sur le site du village des tortues.

2 réflexions sur “Tortues d’Hermann

  1. Avez vous des T shirt «  sauver la tortue Hermann » ?
    Je voudrais en offrir Un à mon fils qui est «  fan «  de ces tortues…..

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