CESTMed
Centre de sauvegarde tortues marines
Le Grau du Roi
Au mois de mars, j’ai passé 3 semaines au centre de soin du CESTMed en tant que bénévole. Contrairement à ce que beaucoup de monde pense, nous n’avons pas besoin d’aller à l’autre bout de la planète pour voir et aider à la sauvegarde des tortues marines. Nous en avons en Méditerranée, même en France, qui ont également besoin d’aide.
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la structure
Le Centre d’Etudes et de Sauvegarde des Tortues Marines de Méditerranée (CESTMed), créé en 2003 à l’initiative du Seaquarium et hébergé par celui-ci (au Grau du Roi), est une association (loi 1901) à but non lucratif.
Depuis le 18 juin 2007, le CESTMed est officiellement reconnu comme centre de soins des tortues marines sur le littoral méditerranéen français. Il s’agit du seul établissement de ce type dans cette zone géographique.
Sa mission
Ses missions principales consistent à accueillir, soigner et étudier les tortues blessées et/ou victimes d’un échouage ou d’une capture accidentelle dans les filets de pêche. Par ailleurs, en tant que membre du Réseau des Tortues Marines en Méditerranée Française (RTMMF), le CESTMed est habilité à relâcher ces animaux en mer lorsque leur état le permet.
Le CESTMed réalise également des études de suivi des tortues marines en posant des balises Argos sur certaines d’entre elles lors du relâché, ce qui permet de se rendre compte des incroyables voyages que celles ci sont capable de faire.
Le CESTMed a également pour mission d’éduquer et de sensibiliser les jeunes générations à la protection des tortues marines et des océans. De nombreuses interventions sont faites dans les écoles dans ce but.
Les tortues marines en méditerranée
La tortue que l’on rencontre le plus fréquemment en Méditerranée est la tortue Caouanne. On trouve également, mais plus rarement, la tortue verte. Il est possible de voir occasionnellement des tortues Luth et de façon exceptionnelle la tortue de Kemp et la tortue imbriquée.
La tortue Caouane est présente dans tous les océans. En Méditerranée, elle se reproduit sur les plages des côtes orientales (Turquie, Israël, Sicile, Sardaigne, Italie et Lybie) et sur une zone côtière d’Afrique du Nord (Tunisie). Comme elle voyage beaucoup, il n’est pas rare de la retrouver sur nos côtes françaises.
La prédation naturelle est la première menace qui pèse sur les tortues marines. En effet, sur 1000 œufs pondus, un seul atteindra l’age adulte. Mais à cela viennent s’ajouter de nombreuses menaces d’origine humaines. Les lumières installées au bord des plages désorienteraient les jeunes tortues lors de l’éclosion. Ces dernières n’arriveraient plus à trouver la mer. La pollution des eaux par des déchets plastiques tue de nombreuses tortues qui en avalent. Les tortues sont également victimes des filets de pêche et des hameçons. Le trafic maritime dense en Méditerranée engendre également des collisions et des blessures causées par des hélices.
Voilà pourquoi il est important de travailler à la diminution de ces impacts humains en sensibilisant la population.
Mon expérience de bénévole
J’ai eu la chance de pouvoir passer 3 semaines au CESTMed à m’occuper des tortues caouanes du centre grâce à une amie qui y travaille et qui m’a accueillie.
A mon arrivée, je rencontre Mélodie, service civique au centre qui s’occupe des tortues mais qui est aussi chargée des animations. Je vais l’assister lors des nourrissages, du nettoyage et des soins. Elle me montre toutes les procédures et m’apprend beaucoup. Je rencontre également les 12 tortues caouanes du centre, toutes de femelles, chacune dans son bassin. Elles sont de toutes tailles, certaines petites, d’autres énormes ! Pourtant, elles sont de la même espèce. Les grosses sont seulement bien plus vieilles, probablement une 40aine d’années. Je me rend compte également de l’ampleur des blessures de certaines d’entre elles. Mauli est la plus impressionnante, il lui manque bien 1/8 de la carapace. La pauvre a été sectionnée par une hélice de bateau. Le plus impressionnant c’est qu’elle soit toujours en vie. Après 2 ans en centre de soin, la blessure est bien cicatrisée et propre. Le problème c’est qu’elle a perdu en densité, du coup elle a l’arrière qui flotte. Ce problème de flottaison risque de compromettre sa remise en liberté. Il y a aussi Laé, la plus grosse. Sa blessure fait également froid dans le dos. Elle a le crane et la carapace profondément entaillée. Encore le résultat d’une hélice. La plaie cicatrise bien mais elle a des difficultés à se nourrir, elle doit rééduquer sa mâchoire. Les autres pensionnaires sont la depuis moins longtemps et ne présentent pas de grosses blessures. La plupart ont simplement été prises dans des filets de pêcheurs et nous les gardons en observation le temps de s’assurer qu’elles sont en bonne santé. Elles retrouveront la liberté dès le printemps.
Les journées au CESTMed commencent par le nourrissage des tortues. Chacune doit recevoir un certain nombre de poissons en fonction de sa taille. Nous glissons un comprimé vitaminé dans un des poissons pour éviter les carences. Pour Laé, nous devons couper les poissons en fins filets pour qu’elle arrive à les manger. Certaines mangent moins que prévu et d’autre refusent de s’alimenter. Ce n’est pas trop inquiétant pour celles qui ne sont que de passage car les tortues marines sont capable de jeûner longtemps. Le stress de la captivité peut leur couper l’appétit. On essaye tout de même de les stimuler en agitant le poisson devant elles et parfois ça marche. J’ai été heureuse lorsqu’après plusieurs semaines j’ai enfin réussi à faire manger une des tortues. Bon, par contre, il y en a une qui fait juste sa difficile et n’accepte d’avaler qu’un seul type de poisson. Le cas d’Onou est un cas à part. C’est celle qui est au centre depuis le plus longtemps, près de 3 ans il me semble. Suite à un choc crânien, elle est resté dans le coma plusieurs années. Pendant tout ce temps elle a dû être gavée pour la maintenir en vie. Elle s’est réveillée il y a quelques mois mais ne s’alimente toujours pas seule et nous continuons à la gaver au poisson.
Ensuite, chaque jour nous nettoyons la moitié des bassins de telle sorte qu’ils soient tous lavés tous les deux jours. Certaines tortues plus sales sont changées tous les jours. Pour cela nous vidons les bassins, les lavons à l’eau douce puis les remplissons à nouveau d’eau de mer. Nous profitons du nettoyage des bassins pour faire les soins des 3 grandes blessées (Mauli, Laé et Onou) : nettoyage des plaies si besoin et thérapie électromagnétique qui permet d’accélérer la cicatrisation.
Lors de ma mission, j’ai pu aller chercher une nouvelle tortue récupérée par des pêcheurs et à l’accueillir au centre. C’est un mâle ne présentant aucune blessure qui s’est alimenté dès le lendemain, ce qui est très bon signe.
Malheureusement, je n’ai pas eu l’occasion d’assister aux relâchés et à la rééducation en centre de réhabilitation qui ne se font qu’à partir du printemps mais j’y retournerai surement pour assister à ces moments magiques !
Les aider
Le CESTMed n’a pas de programme d’écovolontariat à proprement dit par contre ils peuvent avoir besoin de l’aide de bénévoles de façon ponctuelle. N’hésitez pas à les contacter si vous souhaitez les aider. Sinon, vous pouvez faire un don et devenir membre sur leur site.
Si vous rencontrez une tortue marine en difficulté en mer ou échouée sur une plage, appelez le CESTMed.
Le site du CESTMed.
bonjour, je souhaite en savoir plus pour venir et participer
j’ai 37 ans cette missions me tiens à coeur.
bonjour
je souhaiterais avoir des informations pour participer en tant que benevole
Contactez les directement, vous trouverez leurs contacts sur le site.
Bonjour,
Si vous avez besoin d’une bénévole, je suis à votre disposition. Je suis encore en activité professionnelle, mais Je peux me libérer assez facilement. Je suis sensibilisée à la cause animale depuis mon enfance et ce serait un plaisir de collaborer avec vous pour contribuer à la sauvegarde de ces espèces. Bien à vous,
Bonjour,
Je souhaiterai également en savoir plus sur ces missions pour pouvoir participer.
Cordialement.