Blaireaux & Cie

Folly Wildlife Hospital

Royal Tunbridge Wells, Royaume-Uni

Après ma mission avec les renards, j’ai enchainé par quelques jours de bénévolat au Folly Wildlife Hospital, un centre de soin pour la faune sauvage qui partage ses locaux avec The Fox Project.

La structure

folly wildlife hospitalComme son nom l’indique, le Folly Wildlife Hospital est un hôpital pour la faune sauvage situé en Angleterre, dans le Kent, à une 30aine de kilomètres au sud de Londres. Il a été inauguré en 2012 par l’association Folly Wildlife Rescue qui recueille et sauve des animaux sauvages depuis 1994. Ce sont Annette et son mari Dave qui sont à l’origine de ce centre qui, à la base, a débuté modestement chez eux et qui, aujourd’hui, est devenue une grande structure toute neuve disposant de tous les équipements modernes et qui est gérée par de nombreux bénévoles. Ici, aucune subvention de l’état, tout fonctionne grâce aux dons de particuliers et au bénévolat. C’est dire à quel point les anglais sont concernés par le sort des animaux et de la faune sauvage quand on compare avec les centres en France qui, par manque de moyens financiers, sont souvent petits, vieux et mal entretenus.

Sa mission

IMG_8680La mission du centre de sauvegarde est de venir en aide à la faune sauvage en détresse. Le Folly Wildlife Hospital accueille tout type d’animaux allant du hérisson au pigeon domestique en passant par tout type de petits mammifères telles que les lapins de garennes, les fouines ou les blaireaux et tous types d’oiseaux. Les animaux pris en charge à l’hôpital sont, si possible, soignés puis relâchés dans leur milieu naturel.

Le Folly Wildlife Hospital fait également partie de l’organisation Badger Trust qui œuvre pour la protection des blaireaux en Angleterre.

Les blaireaux en Angleterre

Le blaireau est le plus grand carnivore qu’il reste en Grande Bretagne. Dès lors que les blaireaux sortent le bout de leur museau de leur terrier, ils doivent faire face à un monde hostile. Les blaireaux sont chassés illégalement, piégés, empoisonnés ou attaqués par des chiens. L’urbanisation leur vole leurs zones de nourrissage et détruit leurs terriers. L’union des agriculteurs veulent que de nombreux blaireaux soient gazés car ils sont accusés de transmettre la tuberculose bovine aux troupeaux. Depuis plus de 30 ans, les gouvernements ont chassés les blaireaux dans la fausse croyance que cela mettrait fin à la tuberculose bovine dans les troupeaux. La science a aujourd’hui prouvé que la tuberculose était majoritairement transmise par le bétail lui même et qu’il vaudrait mieux laisser les blaireaux tranquilles. Malgré tout, la demande pour tuer des blaireaux continue.

Heureusement, de nombreux citoyens, des associations environnementales (Badger Trust notamment) et même des entreprises se mobilisent pour sa protection. Ils militent, entre autre, contre l’abattage systématique et pour mettre en place des campagnes de vaccination. L’entreprise Fox a Gon s’est, quant à elle, spécialisée dans le délogement pacifique de renards et de blaireaux des territoires où ils ne sont pas les bienvenus. Bien entendu, cela reste très discutable de voler le territoire d’animaux sauvages pour le profit des Hommes, mais c’est aujourd’hui la seule solution qui leur permette la vie sauve.

Mon expérience de bénévole

IMG_8675J’ai été accueillie très gentiment au sein de l’équipe de Folly qui était contente de recevoir un coup de main ponctuel. Je n’ai été bénévole que quelques jours mais j’ai tout de même pu avoir un aperçu général de leurs activités. Je faisais partie de l’équipe du matin. Les tâches sont attribuées à notre arrivée et sont généralement effectuées par équipe de deux personnes. Chaque tâche correspond en fait à une salle de l’hôpital dont nous devons nous occuper.

Il y a tout d’abord la 1ère salle située à l’accueil où sont installés les oisillons. Les plus jeunes sont dans des couveuses, délicatement installés dans des nids douillets tricotés en laine tandis que les autres sont répartis dans des compartiments spécialement adaptés. Notre tâche consiste à nettoyer chaque cage et compartiment, changer la nourriture et l’eau et, pour les plus jeunes, donner la béquée.

IMG_8652Une seconde pièce accueille les oiseaux adultes et les hérissons. En plus d’effectuer le nettoyage et le nourrissage, nous devons ici peser les hérissons, contrôler les quantités de nourriture restantes et donner un traitement à ceux qui en ont besoin. Certains hérissons font vraiment peine à voir, parfois un œil en moins, parfois deux, parfois scalpés à cause d’une tondeuse à gazon,… cela donne à réfléchir, je ne verrai plus jamais les activités de jardinage de la même façon, il faut vraiment faire attention.

blaireautinDans une autre pièce se trouvent les bébés blaireaux. Ici, les règles sont strictes, personne ne doit approcher les petits sans autorisation. Les personnes en charge du nettoyage des enclos sont tenu de garder le silence complet et de ne pas interagir avec les petits. Les blaireautins sont très facilement imprégnables, cela compromettrait leur remise en liberté s’ils s’habituaient trop à l’homme. C’est pourquoi ils sont groupés avec des congénères. Ils s’identifient ainsi comme leur propre espèce et forment une fratrie qui sera relâché ensemble et pourra s’entraider le moment venu. Là, nous nous chargeons simplement de nettoyer les enclos. C’est Annette, la responsable, qui se chargera de leur donner le biberon.

IMG_8666Il y a ensuite les volières qu’il faut nettoyer complétement tous les deux jours. La première accueille des oiseaux sauvages, la deuxième des pigeons domestiques issues de sauvetages et non relâchables. Ce n’est pas une mince affaire quand on voit la quantité de fiente que les oiseaux peuvent faire en deux jours et à quel point c’est difficile à décoller. Le tout doit être fait en évitant de paniquer les oiseaux, avec un pigeon sur la tête et en évitant de se faire crotter dessus… Je n’ai pas tout à fait réussi  sur ce point là !

En dehors de cela, j’ai également eu l’occasion de m’occuper de nombreux canetons craintifs mais voraces et de deux jeunes lapereaux orphelins. Les bénévoles peuvent également être amener à faire la vaisselle, la lessive, nettoyer les locaux ou participer à des travaux de jardinage. J’ai beaucoup apprécié mes quelques jours passés au sein du Folly Wildlife Hospital auprès de personnes très accueillantes et au contact de nombreuses espèces d’animaux.

Devenir bénévole à Folly

L’association fonctionne beaucoup avec des bénévoles locaux réguliers. Elle n’a pas de programme d’écovolontariat à proprement parler. Néanmoins elle accueille souvent des bénévoles ou stagiaires de façon ponctuelle pour quelques semaines ou quelques mois. Il n’y a pas d’adhésion ou de participation financière obligatoire à prévoir, par contre le logement et la nourriture ne sont pas fournis. Le centre est ouvert de 6h à 18h mais le temps de travail est réparti en demi-journées. L’hôpital est isolé dans la forêt à quelques km de la ville. Il y a un camping à quelques km également. Il est préférable d’avoir une voiture, ou au moins un vélo, pour pouvoir se rendre au centre. De bonnes notions d’anglais sont indispensables.

Rendez vous sur leur site pour postuler.

Les aider

Vous souhaitez aider Folly Wildlife Rescue dans leurs actions, vous pouvez :