Caroline – Ecovolontariat à Ekkobrasil (Brésil)

EkkoBrasil

Florianopolis, brésil

Témoignage de Caroline – 3 mois à Ekkobrasil – Mai 2018

Je suis biologiste dans la conservation des espèces animales, et avant de trouver un emploi, après mon master, j’ai souhaité travailler bénévolement pour une association, et ainsi mettre à profit mes compétences professionnelles en échange d’une expérience à ajouter à mon CV et d’un séjour linguistique. Mais les associations d’écotourisme sont nombreuses, souvent chères (et je souhaitais partir plusieurs mois…), parfois des arnaques bien organisées et donc des mauvaises expériences… En me renseignant, je suis tombée sur le site 1mois1espèce, j’ai donné quelques euros pour accéder à ton super fichier et j’y ai trouvé mon bonheur : le Projeto Lontra, de l’association EkkoBrasil, à Florianopolis (BR) !

 

La structure

Un couple de biologistes passionnés (et passionnants) a fondé ce projet pour étudier les populations sauvages de loutres sur l’île de Florianopolis. Au fur et à mesure des années, ils ont également récupéré quelques loutres orphelines qu’ils doivent garder en refuge et elles commencent à se reproduire. Peut-être qu’ils arriveront même à ré-acclimater les bébés à la vie sauvage et les relâcher dans la nature !

 

Les loutres

Il y a plusieurs espèces de loutres dans le monde qui n’ont pas toutes le même statut de conservation. À Florianopolis, ils étudient la loutre néotropicale (ou loutre à longue queue, Lontra longicaudis de son vrai nom scientifique ^^) qui est classée « quasi menacée » au niveau mondial (liste rouge IUCN). Ils aimeraient monter une structure similaire au Pantanal, sur la loutre géante (Pteronura brasiliensis) classée « en danger » au niveau mondial.

Les études des populations sauvages permettent d’en savoir plus sur le régime alimentaire, l’histoire de vie (maturité sexuelle, nombre moyen de petits dans une portée…) ou par exemple dans ce cas-là le niveau de fréquentation des abris. Et ça sert ensuite à les protéger ! Par exemple, si on sait que le principal aliment c’est une certaine espèce de crabe, alors on va s’assurer que ces crabes ne diminuent pas. Si on sait que la période de mise-bas est de mars à mai, alors il sera strictement interdit de tuer une loutre à cette période. Si on sait qu’un site est plus fréquenté en hiver et un autre en été alors on veillera à ce que la fréquentation touristique soit inversement proportionnelle à la fréquentation des loutres, etc. On étudie les populations sauvages puisque les loutres (en tout cas ces espèces) ne sont pas très enclines à la captivité, il y a très peu de reproduction (mais ils ont réussi au Projeto lontra).

Les principales menaces sur cette espèce sont les attaques des chiens, les accidents de voiture, la pollution des cours d’eau et des bassins, et bien sûr, la soi-disant concurrence avec les pêcheurs.

 

La mission

En tant que volontaire, il y a le nourrissage des loutres en captivité matin et soir, le nettoyage des enclos le matin, et plusieurs fois par semaine, en petit groupe, on part aller voir les abris sauvages aux environs pour compter les indices de présence (excréments, restes de poissons, traces de pattes…). Soit on part en randonnée, soit on part en canoë sur le lac Peri ! 🙂 Il y a beaucoup d’écovolontaires français, mais la communication avec les gens du Projet se fait en anglais, et on apprend quelques mots de portugais.

 

Sur place, il y a plusieurs dortoirs de 3 à 6 lits simples, et il y a aussi des chambres avec lit double pour les couples. Je crois qu’au total, on pouvait être une vingtaine (2 dortoirs de 4, 1 dortoir de 6, 2 chambres de 2). Il y a deux salles de bain, une pour les filles une pour les garçons, il y a une gigantesque cuisine équipée, avec plein de vaisselle à partager et des placards pour mettre les courses, l’eau est potable sur l’île, il y a aussi la machine à laver, et il y a le potager en libre service. Dans le bâtiment d’à côté, là où on reçoit parfois des visiteurs, il y a un salon avec une cheminée, internet, Netflix… L’endroit est un peu à l’écart d’un village mais tout est faisable en bus (l’arrêt est au bout de la piste) et il y a un supermarché et un marché aux fruits au village.

 

Le bilan

J’y suis restée 3 mois, un vrai coin de paradis, des gens merveilleux… cette expérience est la meilleure décision que j’ai prise de ma vie. Elle a énormément contribué à obtenir le poste que j’occupe aujourd’hui (chef de projet en bureau d’études, 1 an après).

 

Devenir volontaire

En ce qui concerne les conditions de participation, il n’y a pas de restriction particulière concernant les personnes : il faut simplement être respectueux et motivé, et financer une partie du projet (montant bien inférieur à beaucoup d’autres assos). J’ai contacté directement l’équipe sans passer par une agence, et au vu de mes compétences et du temps que j’allais y passer, je n’ai payé qu’un petit montant pour le loyer, l’eau et l’électricité. Ils prennent des volontaires toute l’année !

Il suffit de les contacter sur http://ekkobrasil.org.br/

 

Les aider

La structure aimerait beaucoup se développer (travaux pour aménager un espace de réintroduction, un autre projet similaire dans le Pantanal pour une autre espèce de loutre en danger…), donc le principal besoin, c’est de continuer à faire la publicité de cette asso, afin qu’ils remplissent les places d’écovolontaires, y compris hors juillet/août, cela les aidera à appuyer leurs demandes auprès du gouvernement et à financer ces beaux projets.

Il suffit de les contacter sur http://ekkobrasil.org.br/